Nefertari et Ptah

Reproduction en mosaïque de la fresque de Nefertari et Ptah située dans l'Annexe Est de la tombe de Nefertari.

L'offrande des étoffes

Sur cette fresque, Nefertari accomplit l'offrande des étoffes qu'elle a tissées et les présente à Ptah.

1101NP

Les bandelettes occupent une place importante dans la momification. Elles ont un rôle primordial pour la conservation du corps et assurent la vie dans l’Am-douat, c’est-à-dire l’au-delà ou le monde souterrain.

Elles sont destinées à Ptah, qui est chargé d'enrubanner le défunt, tout comme Isis et Nephtys avaient tissé les bandelettes de lin blanchi pour leur frère Osiris.

Cette scène, comme pour les autres, est contenue dans un espace limité en hauteur par le ciel (Pet) et de chaque côté par des sceptres Ouas.

Descriptif de la fresque 

(Sens du parcours, de gauche à droite)

Nefertari est debout. Elle est coiffée d’une perruque tripartite que vient recouvrir la dépouille Mout, symbole de la féminité, déesse protectrice.

  • Les plumes d’Amon et Min
    Elle est aussi parée des deux plumes qui symbolisent Amon et Min.
    Ces deux plumes dorées qui évoquent la fonction politique de la souveraine, traversent le ciel représenté par son hiéroglyphe Pet.
  • Le mortier rouge
    Au-dessus, on trouve un mortier rouge qui soutient un disque solaire symbole de
  • Le vautour Mout
    Le vautour Mout est un attribut des mères royales et des Grandes Epouses Royales.
    Ses ailes sont déployées et les plumes en or couvrent les tempes de la reine.
    Les serres maintiennent fermement un Chen qui est le symbole de l’éternité. 

1102NP

La couleur de sa peau n’est pas jaune comme le sont habituellement les femmes, mais rose. Elle est maquillée.

Nefertari est parée de nombreux bijoux :

  • Des boucles d’oreilles en or blanc, qu’elle avait reçues d’une princesse étrangère. Elle avait un réel rôle politique et était influente auprès de son époux Ramses II.
  • Un important collier à plusieurs rangs de perles en or.
  • Des bracelets aux poignets ainsi qu’aux chevilles.

Nefertari est habillée d’une longue robe en lin transparent. Une ceinture rouge gaufrée enroule plusieurs fois sa fine taille. Du nœud de devant retombent deux longs brins. Elle est pieds nus.

Les hiéroglyphes

Dans quel sens faut-il lire les hiéroglyphes ? Ils se lisent de droite à gauche ou de gauche à droite et dans les deux cas de haut en bas.

Comment se repérer ? Il faut regarder le sens des hiéroglyphes. On lit en leur faisant face.

Par exemple, le profil d’un personnage, ou d’un animal indique qu’il faut lire en regardant le sujet en face. On en déduit alors le sens conventionnel des autres hiéroglyphes qui ne sont pas des êtres vivants.

Dans le texte ci-dessous, l’oiseau regarde vers la droite. Comme on lit en lui faisant face, on lit donc de droite vers la gauche.

Il existe aussi des règles de disposition des hiéroglyphes entre eux. En fonction de leur forme, ils sont agencés dans des espaces carrés. Par exemple, dans le texte ci-dessous, les hiéroglyphes d’«épouse » occupent la moitié d’un carré, dont l’autre moitié est remplie par le signe « royal ».

L'offrande des bandelettes

Nefertari tient un plateau sur lequel sont posées quatre bandelettes. Pour être exact, il s’agit de quatre hiéroglyphes « Menkhet » qui désignent les bandelettes de tissus.

Le texte (de droite à gauche) :

  • Colonne 1 : La grande épouse royale, la maîtresse des deux Terres et souveraine de tous les pays, 
  • Colonne 2 (dans le cartouche) Néfertari, aimée de Mout,
  • Colonne 3 : justifiée auprès 
  • Colonne 4 : d’Osiris, le premier des Occidentaux, 
  • Colonne 5 : le grand dieu. »

1103NP

La table des bandelettes

1104NP

Devant elle, sont posées sur une table sculptée en or, cinq autres bandelettes, séparées de leur hiéroglyphe. Le meuble aux proportions parfaites respecte le nombre d’or.

Le texte au-dessus des bandelettes (de droite à gauche) :

  • Colonne 1 : « Donner 
  • Colonne 2 : des étoffes pour le seigneur de vérité 
  • Colonne 3 : dans la Terre Sacré. »

Ptah

Ptah est le dieu démiurge de Memphis. C’est le patron du tissage et de l’artisanat.

  • Il a une forme humaine mais avec la peau verte, couleur de la régénération.
  • Son crâne rasé est couvert d’un bonnet moulant noir.
  • Il porte une fausse barbe droite accrochée à son menton et maintenue par un lien qui traverse sa joue.
  • Autour de son cou, il porte un large collier de plusieurs rangées de perles rouges, vertes, noires et or.
  • Il est représenté dans son enveloppe de lin, comme une momie, d’où ressortent deux mains.
  • Deux bandelettes dorées se croisent sur son corps.

Ptah est debout sur le signe biseauté de Maât, symbole de la justice et de l’équilibre du monde.

Il tient dans ses mains qui sortent de son enveloppe de lin, un sceptre formé d’un Djed (symbole de stabilité), d’un Ouas (symbole de puissance) et d’un Chen (symbole de protection). 

La chapelle

Ptah est représenté dans le Naos, sorte de chapelle en bois.

Celle-ci s’ouvre par une porte ouverte qui s’appuie sur un pilier Djed. Ce dernier soutient un toit aux formes arrondies. La cloison intérieure est tressée et dorée.

1105NP

1106NP

Texte au-dessus Ptah (de gauche à droite) :

  • Colonne 1 : « Ptah, seigneur de vérité, 
  • Colonne 2 : roi des deux Terres, au beau visage, 
  • Colonne 3 : chef de son grand siège. »

Le pilier Djed

A l’arrière de la chapelle, il y a un important pilier Djed, auquel est associé le démiurge de Memphis, celui qui crée le monde. Est-ce un arbre ébranché ? Ou des vertèbres ? C’est un symbole de stabilité. Dans le Livre des Morts, au chapitre 142, il est expliqué l’importance du pilier Djed. En effet, le texte précise :

« L’auguste pilier Djed et successeur de Ré dans le château du Pyramidion ».

Texte au-dessus le pilier Djed (de gauche à droite) :

  • Protection
  • Vie : Ankh
  • Stabilité : Djed
  • Domination : Ouas
  • Toute santé : S N B
  • Toute protection : Fleur de lotus
  • Comme Ré : Mi Ré

1107NP

La mosaïque

Cette fresque est à gauche quand on rentre dans la salle (Annexe Est). Cependant, mon garage a des contraintes que n’avaient pas les égyptiens et la porte n’est pas à la bonne place. Il aurait fallu que j’en parle plus tôt à l’architecte qui a dessiné ma maison, mais en en 2000 je ne connaissais pas « La plus belles de toutes », et encore moins sa demeure d’éternité.

Cette fresque était nettement plus compliquée à réaliser que celles d’Osiris-Ré et Nefertari. Ceci pour plusieurs raisons :

  • Il y a beaucoup plus de hiéroglyphes à tracer. De ce fait il fallait que j’améliore ma technique. Dans les premières fresques j’utilisais au mieux les morceaux de faïence préalablement cassés. Là, la plupart des hiéroglyphes ont été préalablement tracés, découpés, assemblés, puis collés au mur.
  • Le dessin est nettement plus complexe que les autres fresques. Il y a notamment, la chapelle aux formes assez techniques. Pour donner une meilleure visibilité j’ai remplacé le motif quadrillé du mur par une constellation de morceaux de faïence.
  • Sur la documentation, j’avais du mal à bien comprendre certains détails et le sceptre Djed/Ouas/Chen, la forme de la chapelle, le fond de cette même chapelle, la forme du grand pilier Djed.

Maintenant, je suis satisfait du visage de Ptah et de celui de Nefertari. « La plus belles de toutes », quelle beauté !

1108NP

1109NP

1110NP

Les différentes phases de la création de la mosaïque, en mai et juin 2015 :

  • 1151WNP
  • 1152WNP
  • 1153WNP
  • 1155WNP
  • 1156WNP
  • 1157WNP